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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/118

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LES SÉRAILS DE LONDRES

Elle commença donc ses voyages par la France, elle resta peu de jours à Paris. M...z la suivit aussi-tôt ; elle n’eut pas plutôt appris qu’il étoit sur ses pas (car elle avoit ses émissaires affidés) qu’elle se rendit à Lyon ; il y fut dans vingt-quatre heures. Presto étoit le mot, et elle partit ; il la suivit jusqu’à Venise, dans une grande partie de l’Allemagne, et, enfin, il arriva en même-temps qu’elle à la Haye ; heureux de l’avoir attrappé, il employa les moyens les plus expéditifs pour la voir.

Il obtint une entrevue ; la manière adroite dont la signora lui parle, est trop plaisante, pour ne pas rendre compte de leur conversation.

Signora G..... Dieux ! M. Men...z, qui a pu vous amener ici ?

M. Men...z. Oh ! Madame ne me faites point cette question, c’est le comble de la cruauté.

Signora G..... Au nom du ciel, comment avez-vous pu deviner que j’étois ici ?

M. Men...z. J’en avois la certitude, Madame. Je sais exactement tous les endroits où vous avez été depuis trois mois que vous avez quitté l’Angleterre.

Signora G..... Vous m’étonnez réellement. Comment-il possible que vous ayez pu vous procurer des renseignements aussi fidèles ? — Si vous eussiez été un ministre d’état, où si vous eussiez