Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

100
LES SÉRAILS DE LONDRES

mis des espions de poste en poste, je ne douterois point de votre véracité.

M. Men...z. Je vous assure donc, Madame, que je vous ai suivi de poste en poste depuis l’instant que vous avez quitté Londres jusqu’à ce moment.

Signora G..... Vous me surprenez !

Permettez-moi M. Men...z de vous faire une autre demande. Qui a pu, je vous prie, vous déterminer à courir ainsi le monde pour me voir ?

M. Men...z. Je vous suivrois jusqu’au bout de l’univers ; et s’il étoit possible que vous puissiez monter dans quelques-unes des planètes, je supplierois les dieux de me transporter dans celle de Vénus, car ce seroit assurément là votre demeure.

Signora G..... Vous êtes, en vérité, romanesque. Je vous prie d’être un peu plus intelligible.

M. Men...z. J’entends par les cieux, tout ce qui est véritablement passionné et amoureux.

Signora G..... Ce que vous me dites me surprend plus que tout le reste.

Au nom du sens commun, à quoi tend ce discours ?

M. Men...z. Puisque vous ne le devinez pas, je vais donc vous en donner l’explication. Venez, mon ange, volez dans mes bras, venez recevoir les derniers soupirs d’un amant qui brûle de mourir sur votre sein délectable.