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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/123

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LES SÉRAILS DE LONDRES

que le pur caput mortuum de sa passion extravagante, et de sa concupiscence imaginaire.

Nous conclurons cette histoire en ajoutant seulement que la signora G.... circoncisa une fois de plus le petit juif d’une manière peu chrétienne, en l’écorchant tout vif, par la soustraction du billet qu’elle n’avoit pas gagné, et en ne lui laissant d’autre fortune que ses os.

Nous allons maintenant parler de Mme P...pe.

Cette dame qui avoit épousé un sous-officier, auroit pu, par rapport à la beauté, disputer le pas avec Heidegger : elle étoit, peut-être, une des plus belles femmes de l’Angleterre ; ses traits étoient très réguliers ; son port si majestueux, qu’il y a vingt ans, que le chevalier Josué Reynolds l’auroit supplié de lui faire la faveur de lui servir de modèle pour une Vénus de Médicis : ajoutez à cela, que son teint étoit véritablement le sien ; elle ne se servoit point de ces secours factices pour augmenter l’incarnat de ses joues ni le vermillon de ses lèvres attrayantes qui cachoient deux rangs de dents dont la blancheur surpassoit l’ivoire ; sa taille étoit svelte et déliée ; son maintien agréable ; en un mot, elle représentoit, sous tous les rapports possibles, la déesse de Paphos.

La continence n’étoit pas au nombre de ses vertus ; et, quoiqu’elle fût très passionnée des chiens, elle n’avoit point de justes prétentions à la