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LES SÉRAILS DE LONDRES

parentée de Diane : en effet, le dur traitement de son mari, joint au désagrément de sa personne, pouvoit bien servir d’apologie excusable à son infidélité conjugale ; mais lorsqu’on ajoute à la conduite de son époux, le marché régulier qu’il a fait de sa femme, il semble alors qu’on ne doit point lui imputer les fragilités dont elle a été accusée.

Son mari la vendit trois cent livres sterlings au juge H....d ; elle lui fut transférée d’une manière légale ou illégale (nous ne prétendons pas le dire) à Shakespeare-Tavern. Malgré le mauvais traitement que madame P...pe avoit reçu de son époux, elle ne voulut pas le quitter à ces conditions, et elle lui dit, en pleurant : « Pouvez-vous vous séparer de moi aussi facilement ? »

« À quoi il lui répliqua les expressions du lord Lace, dans la Farce de The Lottery. — Vous quitter aussi facilement !… J’abandonnerois tout votre sexe pour la moitié de la somme. »

Étant ainsi séparée, elle resta néanmoins constante au juge H....d pendant presqu’une année : il faut avouer que, pendant ce temps, elle ne pensa pas que trois cent livres sterlings, fussent un prix suffisant pour ses charmes, tandis qu’elle dépensoit six fois davantage avec Monsieur H....d. En effet, la volupté et l’extravagance sembloient être sa devise. Parmi d’autres témoignages en évidence