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LES SÉRAILS DE LONDRES

Enfin, la prostitution femelle a été considérée par tous les sages législateurs comme un mal nécessaire, afin d’en éviter un plus grand que l’on peut facilement supposer. Les hommes, dans les différentes situations de la vie, sont si sujets aux événements, qu’il seroit quelquefois très imprudent pour eux d’entrer dans l’état du mariage ; les alliances de famille semblent les avoir destinés pour une union particulière ; mais l’indigence peut leur faire envisager les difficultés qui, naturellement, proviennent d’une union conjugale. D’ailleurs, aucun objet femelle peut ne pas avoir assez suffisamment fixé leur attention, pour créer en eux une passion permanente ou solide, ni assez forte pour les engager à former un lien aussi important et aussi indissoluble que celui du mariage. Enfin, par une variété de causes et de circonstances, il peut paroître raisonnable à plusieurs hommes de garder le célibat, quoiqu’ils puissent être animés par les passions amoureuses les plus violentes. Dans l’état de mariage même, il arrive souvent qu’un homme, qui a pour sa femme l’estime la plus sincère, peut être privé de la jouissance des plaisirs de l’hymen, par la maladie, l’absence, et une variété d’autres causes temporaires que l’on peut facilement concevoir. Si dans quelques-unes de ces situations un homme ne pouvoit pas trouver un soulagement temporaire