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LES SÉRAILS DE LONDRES

ornoient des chefs-d’œuvre des artistes ; elle faisoit le principal objet de leur contemplation dans leurs jeux et exercices ; ils lui décernoient des prix dans leurs fêtes publiques, et elle étoit la fin dernière de leurs cérémonies matrimoniales. Cependant il convient d’observer que quant à ce qui regarde la partie immaculée du sexe, la beauté solitaire étoit nécessairement ignorée et cachée de l’œil général, tandis que les charmes des courtisanes étoient exposés aux regards des spectateurs et attiroient l’hommage général.

Le commerce de la société peut seul développer les charmes enchanteurs de l’esprit. Le sexe étoit exclu de ce privilège. Les courtisanes seules avoient le droit de vivre publiquement dans Athènes ; elles entendoient involontairement les disputes philosophiques, les débats politiques et la lecture des ouvrages poétiques ; elles prenoient pour ainsi dire imperceptiblement du goût pour la science ; il s’ensuivoit nécessairement que leur esprit se perfectionnoit, et que leur conversation devenoit plus brillante. Leurs maisons, par la suite, furent des Académies de passe-temps classique, où les poètes se rendoient pour y trouver les Muses et les Grâces. On y voyoit fréquemment la satire accompagnée de son véritable sel attique, pour donner du goût au repas littéraire : les plus grands philosophes mêmes ne regardèrent