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LES SÉRAILS DE LONDRES

oubliés, sans qu’on leur érigea une seule pierre pour attester l’endroit où ils furent enterrés.

Enfin les lois et institutions en autorisant la solitude du sexe féminin, imprima au mariage l’idée d’un trésor inestimable. Mais dans Athènes, l’imagination, le goût des beaux-arts, la soif insatiable des plaisirs de tout genre, semblèrent se révolter contre les lois ; et les courtisanes furent appelées, pour ainsi dire, pour être les protectrices des mœurs et caractères du temps. Le vice, banni de la vie domestique, ne troubla plus le bonheur des familles ; mais le vice, sous le toit paternel, fut toujours regardé criminel. Par une bizarrerie étrange et inexprimable, le sexe masculin étoit véritablement corrompu, tandis que les mœurs domestiques étoient extraordinairement rigides. Les courtisanes étoient estimées selon leurs attractions, ce que les Français ont heureusement appelé agréments, tandis que les autres femmes n’avoient d’autre droit au mérite que celui auquel elles prétendoient par leur vertu. D’après ces différentes circonstances, nous pouvons calculer les honneurs que les courtisanes ont si fréquemment reçus dans la Grèce ; autrement, il auroit été difficile de concevoir comment six ou sept auteurs ont consacré leur plume à les célébrer ; comment trois des peintres les plus célèbres ont dévoué leurs pinceaux pour en représenter