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LES SÉRAILS DE LONDRES

La dame en question est Mise Nelly Elliot, autrement Mme Hamilton (nom adopté pour des raisons dont nous rendrons compte dans la suite). Miss Nelly est la fille d’un officier de marque dans l’armée ; elle et deux autres de ses sœurs plus âgées qu’elle, reçurent une éducation conforme à leur rang ; elles passèrent leur jeunesse à Chelsea où les deux sœurs de Nelly brillèrent dans les assemblées les plus distinguées de l’endroit ; ces deux sœurs étoient belles et éclatantes ; grandes et pleines de grâces ; et comme elles s’habilloient suivant le ton de leur état, elles avoient un grand nombre de soupirants et d’admirateurs. Mais lorsqu’il fut question de leur fortune, il y eut alors un doute constant.

Les Demoiselles Elliot sont des filles adroites… Mais il n’y a point d’argent disoit l’un… Diable, elles n’en ont point, observoit l’autre ! Quelles prétentions ont-elles donc pour épouser ? dans ce cas, elles doivent changer de plan et chercher un établissement ; les hommes maintenant ne sont plus attrapés par les palpitations séduisantes d’une belle gorge, ni le fichu de gaze à moitié fermé… Vous savez, Jacques, que nous pouvons avoir d’aussi belles personnes dans la ville pour une guinée ; et la variété est ma devise. — Vous avez raison Will, comme les Demoiselles Elliot n’ont point de fortune, je vais proposer à l’une d’elles de l’entretenir… Parbleu, je m’adressai à l’autre, reprit Jacques.

Le sort des deux belles sœurs fut donc ainsi déterminé.