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LES SÉRAILS DE LONDRES

jours appliquée, est celle d’une agréable courtisane. Madame B...ker peut ravir par son chant, et vous faire croire qu’elle est presque une Déesse, comme elle l’étoit autrefois sur le théâtre. Si la pompe et l’affection doivent avoir quelques charmes aux yeux d’un adorateur, Miss F...sker peut prendre tous les airs coquets d’une femme de qualité du plus haut ton. Si un amoureux désire entendre Desdemona, ou autres personnages furieux, Miss H...met peut en remplir le caractère avec autant de grâces que Othello lui-même. Si le puritain fanatique paroît animé de l’esprit de la chaire, Madame P... jeûnera et priera avec lui aussi long-temps qu’il le désirera, excepté au lit.

Il n’est donc point surprenant que les visiteurs de Madame Nelson fussent de tous les rangs et dénominations, depuis le duc jusqu’au méthodiste qui accable ses paroissiens d’une abondance de damnation pour l’autre monde, afin de pouvoir jouir, sans trouble, des douceurs et félicités de cette sphère mondaine dans les bras de sa Laïs.

Ayant, comme nous le présumons, rendu un juste hommage à Madame Nelson, nous jugeons qu’il est temps de renouveller nos visites à nos anciennes amis de King’s-Place.