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LES SÉRAILS DE LONDRES

possible ; elle a, par sa rigide pénitence, obtenu le titre de système végétal… Sa dévotion est égale à son péché. Si elle doit se coucher à cinq heures avec l’amant le plus athlétique que l’on puisse décrire, elle n’a aucune sorte d’objection pour ne pas éprouver la vigueur de son camarade de lit ; mais aussi-tôt qu’elle entend la cloche de sept heures, qui appelle à la prière, elle se jette alors à bas du lit, elle s’habille promptement et elle vole à l’Église ou à la chapelle pour faire ses dévotions ; l’office achevé, elle revient à son cher amoureux, elle se déshabille, et elle se remet au lit pour achever les cérémonies de Vénus qu’elle avoit auparavant commencées ; cette conduite exemplaire, jointe à sa stricte abstinence de la chair dans un sens ou à son système végétal, doit certainement la placer dans le vrai chemin du ciel dans lequel elle ne doit pas trouver d’obstacles pour empêcher le progrès de son voyage céleste.

Par ces secours agréables et religieux, Madame Nelson trouve les moyens de satisfaire le goût et les dispositions de chacun de ses visiteurs. Est-il Philosophe, Casuiste ou Métaphysicien ? Madame M...rshall peut disputer des sciences occultes avec le logicien le plus subtil des écoles. Le vrai sensualiste trouvera une ample gratification dans la personne de Madame Sm..th, d’autant que l’unique étude à laquelle elle s’est tou-