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LES SÉRAILS DE LONDRES

gentilhomme paroissoit ne point ajouter foi à ce qu’elle lui disoit, et qu’il s’imaginoit qu’elle vouloit purement plaisanter, elle ajouta, pour fortifier son assertion : « Eh bien ! Monsieur, vous croyez, peut-être, en voyant la jambe bien faite de milord, qu’il est un homme courageux (ouvrant alors un tiroir, et lui montrant un bas de peau de veau artistement travaillé pour suppléer au déficit) c’est à cet artifice, Monsieur, qu’il doit la simétrie et l’apparence athlétique de sa jambe. » Le gentilhomme fut surpris de ce qu’il voyoit, et ne put s’empêcher d’éclater de rire ; cependant il ne parla jamais à milord du secret qui lui avoit été confié ; mais le valet-de-chambre de Monsieur D...ne qui étoit présent à cet entretien, et qui avoit une pique particulière contre la duègne, désirant regagner la confiance de son maître et pouvoir entièrement le dépouiller, comme il le faisoit avant le séjour de ces dames dans la maison, ne le vit pas plutôt rentrer, qu’il le suivit dans son cabinet, et lui rendit compte de ce qui s’étoit passé pendant son absence, en ayant soin d’en aggraver les circonstances ; il fut si transporté de fureur, que, pour éviter les embrassements de Madame Chateau...y qui alors étoit au lit, il se rendit dans un séminaire, et s’accommoda de la première nonne qui lui fut recommandé ; avant de sortir, il laissa un mot d’écrit portant, que pen-