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LES SÉRAILS DE LONDRES

la contraignit de gagner sa vie. Ayant donc cédée toutes ses prétentions à la chasteté, et étant présentée chez Madame Nelson, on lui persuada aisément de suivre les avis de cette dame ; elle commença alors un nouvel apprentissage dans cette maison.

Miss Mas..n descend d’une famille qui vivoit au-delà de ses revenus, et qui s’imaginoit qu’il n’étoit point nécessaire de lui amasser une dot, d’autant qu’elle avoit, aux yeux de ses parents, des charmes suffisants pour se procurer un mari de rang et de fortune ; mais, hélas ! les hommes de ce siècle pensent que la beauté doit toujours être achetée quand elle est accompagnée de la pauvreté ; et cette jeune personne est un exemple frappant de la vérité de cette observation.

Madame Tur...r est la fille d’un gros marchand de drap qui, à sa mort, lui laissa une fortune assez considérable ; elle vécut pendant quelque temps dans l’abondance ; mais malheureusement elle fit la connaissance de Monsieur Tur...r (qui étoit un des chasseurs les plus accrédités de fortune, et qui avoit déjà trompé plusieurs femmes crédules de la même manière qu’il en usa envers cette dame qui lui offrit de l’épouser) ; elle céda en peu de temps à ses tendres sollicitations : les noces se firent. À peine le premier mois du mariage étoit-il écoulé, que Monsieur Tur...r décampa après