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LES SÉRAILS DE LONDRES

s’être emparé de l’argent comptant, des billets de banque et effets précieux de sa femme, en un mot de tout ce qu’elle possédoit, elle apprit, mais trop tard, qu’avant de l’épouser, il avoit au moins une demi-douzaine de femmes existantes qu’il avoit également traitées. Dans son désespoir elle résolut d’user de représailles envers tout le sexe masculin, et de lever des contributions sur toutes les personnes qui s’adresseroient à elle ; elle a si bien réussie à cet égard, qu’après avoir travaillée dans sa vocation présente pendant dix-huit mois consécutifs, elle a réalisé une somme de 1500 livres sterlings.

Madame L...ne est une fort jolie petite femme, elle a des yeux noirs très-expressifs et de superbes cheveux ; elle est âgée d’environ vingt-cinq ans ; elle a demeuré pendant quelque tems dans New Compton Street, no 10. Nous avouons que nous n’avons pas eu de renseignements sur sa vie, mais nous croyons qu’elle a été pendant quelque temps chez une marchande de modes, près de Leicester-Fields. Elle n’a point l’âme mercenaire, mais elle est très-voluptueuse et très-agréable.

Tels sont les principales personnes qui viennent chez Madame Bradshaw, de laquelle nous prenons congé, après lui avoir fait une aussi longue visite.