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LES SÉRAILS DE LONDRES

temps, elle découvrit la demeure de la campagnarde Bet ; elle alla chez elle ; elle lui parla, et, après une courte conférence, Bet consentit à abandonner la poursuite de cette affaire moyennant cinq guinées. Bet n’eut pas plutôt signé son désistement, que Madame Pendergast revint chez elle, et envoya aussi-tôt un messager au lord pour les heureuses nouvelles de son succès. Le comte de H... étoit, pendant ce temps, retiré tristement dans son cabinet ; il pensoit à la figure ridicule qu’il avoit faite aujourd’hui, ce qui l’avoit empêché de se présenter à la cour, et d’aller dans les cafés : il n’eût pas plutôt reçu cette dépêche, qu’il demanda sa voiture, et se fit conduire dans King’s-Place, afin d’avoir, à ce sujet, une conférence avec Madame Pendergast ; il fut grandement satisfait de voir que Madame Butler étoit entièrement déchargée de la poursuite de Bet ; il fut encore plus réjoui de voir un immense paquet de papiers publics (recueilli en partie par stratagème) dans lesquels sa folie ou plutôt son infamie étoit mentionnée. Dans son abondance de cœur, il ordonna, sur-le-champ, que l’on tira dans la cour un feu de joie, et que l’on distribua de la bière à la populace. Plusieurs personnes crurent qu’il étoit arrivé quelques heureuses nouvelles importantes ; que nous avions complètement défait l’armée de Washington ; ou que nous nous étions emparés de la