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LES SÉRAILS DE LONDRES

sens du vieux John Troot comme Adam et Eve faisoient dans le paradis ; mais…

Mais, reprit le lord Fumble, retenez votre langue maudite, et dites-moi plutôt ce qu’il faut faire ; car, si nous n’arrêtons pas les cris de cette fille, je serai sur les épines de me voir citer en justice ; je deviendrai la risée du monde entier… Oui ! je n’oserai plus me montrer à la cour, ni même paroître devant mes domestiques.

Laissez-moi, milord, répliqua Madame Pendergast, le soin d’arranger cette affaire ; je vais, sur-le-champ, m’occuper de découvrir la demeure de cette sotte et imprudente fille, et je lui arrêterai ses cris d’une manière si efficace, qu’elle n’aura pas l’envie de poursuivre sa procédure.

Fort bien, dit le lord, mais il y a aussi une autre démarche à prendre, et qui est très importante, pour empêcher que cette maudite affaire ne soit point répandue.

Qu’elle est-elle, milord ?

Il faut que vous envoyez des émissaires dans tous les quartiers de la ville pour y acheter tous les papiers qui donneront quelque récit de cette affaire de Litch Field-Street. Il faut également en dépêcher d’autres dans tous les cafés où ils prennent de ces papiers. Ces différents émissaires doivent exactement les prendre tous, les déchirer ou les brûler, n’importe leur risque, pourvu qu’ils ne paroissent pas. Les ordres de milord, reprit Madame Pendergast, seront ponctuellement et à l’instant exécutés.

En moins d’une demi-heure elle dépêcha une demi-douzaine de messagers qui, en peu d’heures, revinrent chez elle avec des rames de papiers publics qu’ils avoient achetés ou dérobés. Madame Pendergast, de son côté se rendit immédiatement au séminaire de Madame Butler, et en peu de