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LES SÉRAILS DE LONDRES

magé son bien. Les arbres de son habitation ont été élagués et les terres engagées ; malgré cela, son penchant pour les femmes et le jeu l’entraînent dans l’abîme ; il ne peut point voir une belle personne que l’on peut avoir par adresse ou par argent, sans sacrifier toute sorte de considération pour contenter sa passion ; et il ne peut pas également entendre remuer les dés sans être entraîné par leur écho séduisant : mais, quoiqu’il ait pu emprunter ce matin cent guinées cent pour cent, pour empêcher l’exécution d’une saisie dans sa maison, il oublie son inquiétude et ses besoins à l’harmonie irrésistible de sept est le principal, et ce son attrayant semblable à la voix d’une sirène, l’enchante à tel point, qu’il sacrifie jusqu’à sa dernière guinée. Il n’est donc point étonnant que le lord soit sans cesse tourmenté de se procurer de l’argent, sur-tout quand il faut considérer que l’extravagante Madame A...r est sur la liste de ses maîtresses, et que la fameuse ou l’infâme Madame R...dd est sa compagne et constante confidente. Qu’elle est maintenant sa ressource ? il doit, dans le dessein d’obtenir une place ou une pension, déclamer dans le sénat contre la malversation ministérielle. On ne peut lui contester qu’il a les talents oratoires : la nature l’a favorisé de ceux de l’esprit qui, joints à l’éducation qu’il a reçu, ne peuvent manquer de lui attirer la