Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

299
LES SÉRAILS DE LONDRES

maudissoit sa fatale étoile qui le privoit ainsi d’argent dans un moment où il y avoit des mascarades ; un divertissement auquel il ne pouvoit pas plus résister qu’au vin de Bourgogne et de Champagne, quand ses finances lui permettoient de satisfaire ses passions. Le capitaine avoit bu beaucoup au-delà de la mesure ordinaire en se rendant à son logement, dans Rathbone-Place ; il eut une dispute très-vive avec une assemblée nombreuse qui étoit devant sa porte ; on jugea nécessaire d’envoyer chercher les juges de paix, afin de prévenir les outrages de la populace qui s’imaginoit de bonne foi que le vice amiral P..ll..ser s’étoit réfugié dans ce logis.

Miss Nelson se trouvant ainsi frustrée, il ne lui restoit d’autre ressource que celle d’envoyer par sa domestique ses robes et ajustements chez un préteur sur gages ; mais toutes ces choses ne produisirent qu’une somme suffisante pour acheter le billet ; qui lui restoit-il donc à faire ? La pensée devoit être aussi rapide que la détresse étoit grande. La pendule qui étoit au-dessus de son lit, et qui dépendoit de l’appartement, attira, sur-le-champ, ses regards, et elle l’envoya par sa fille directement chez son oncle ; mais malheureusement ce qu’elle considéroit comme une dernière ressource, n’en étoit point une, car elle n’en retira que quinze schellings, au lieu d’une guinée et demie