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LES SÉRAILS DE LONDRES

la partie la plus estimable du Corps Diplomatique qui étoit grandement enthousiasmé tant de la vivacité que de la beauté des Amourettes, et qui, suivant l’occasion et par sorte de variété, passoit également des moments délicieux avec les nouvelles débarquées et quelquefois avec les grâces.

Ainsi, Madame le P..., en unissant ensemble la frivolité parisienne à la simplicité rustique et à la grâce de la cour, avoit presque, pour ainsi dire, rassemblé chaque point distinctif de beauté en un seul endroit, de sorte que l’on pouvoit assurer qu’elle avoit un sérail aussi complet et aussi varié que le Grand Seigneur même.

Nous ne pouvons nous empêcher de mentionner ici deux aventures bizarres, et en quelque sorte mortifiantes, qui arriva aux Amourettes, bientôt après leur arrivée dans ce séminaire. Ces deux sœurs s’imaginant qu’il y avoit pour elles une certitude de faire leur fortune dans la métropole de l’Angleterre, qui étoit le centre de la richesse, aussi bien que du vice et de la folie, elles jugèrent convenable de poursuivre, à cet effet, chaque avenue qui, suivant leur discernement, conduit au temple de la Déesse aveugle ; la loterie en conséquence leur parut être la routine assurée pour gagner vingt mille livres sterlings, par un simple coup de main. C’étoit le temps du tirage, et elles ne manquoient pas chaque soir de devenir action-