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LES SÉRAILS DE LONDRES

Cette agréable liaison dura quelque temps ; mais elle fut à la longue découverte par une autre sœur à laquelle Monsieur O’Fl..ty fut obligé de lui rendre également les mêmes devoirs, afin de prévenir sa disgrâce. Ce second amour ne fut pas long-temps un secret, car la mère abbesse ne tarda pas à le découvrir ; il se vit donc contraint de cultiver son amitié de la même manière. Enfin, plusieurs mois après, les deux sœurs devinrent grosses. Le mère abbesse, pour récompense de ses capacités, le cita en justice. Monsieur O’Fl..ty craignant de voir de trop près les portes de la mort, pensa que, d’après ces deux raisons convaincantes, la démarche la plus prudente qu’il devoit prendre, étoit de décamper à la sourdine.

De Douai il alla à Lille, et dans le dessein de mieux se recommander à Madame de L...s qui étoit très-passionnée de nouvelles, sur-tout lorsqu’elles étoient bonnes ; il lui dit qu’il arrivoit en ce moment de Paris et que le roi ayant pris en considération la cause des religieuses, avoit consenti que chaque demoiselle dans les ordres, qui pouvoit faire une petite bouche auroit un mari. À ces paroles, l’abbesse rétrécissant sa bouche, s’écria : Est-il possible ? — Oui, Madame, répliqua-t-il ; mais ce qui vaut mieux, c’est que le roi ajouta que chaque demoiselle qui pouvoit faire une grande bouche en auroit deux. Alors