Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

333
LES SÉRAILS DE LONDRES

une certaine veuve de ton qui le prit pour son chapelain, et le récompensa toujours grandement parce qu’il étoit jeune et très-vigoureux ; il continua sa fonction pendant quelques mois ; mais sa dame ayant, en quelque sorte, trop de ferveur pour la religion, étant trop passionnée de la compagnie de son chapelain, et de sa constitution se trouvant chaque jour affaiblie par ses exercices pieux, elle quitta ce monde sans faire mention du chapelain dans son testament.

Étant de nouveau jeté sur le théâtre du monde, il chercha de l’emploi, et fut recommandé à un certain jeune baronet qui le trouva très-utile dans la double capacité de mercure et de prêtre ; mais ayant été malheureusement surpris dans les bras de la dulcinée favorite de son patron, il fut renvoyé de son service.

Dans cette situation, il commença le métier de charlatan ; il fit imprimer, à crédit, un grand nombre d’avertissements dans lesquels il annonça la guérison certaine et radicale de presque toutes les maladies auxquelles sont sujets les corps humains.

Il avoit coutume de se lever à la pointe du jour, et, en imitation du célèbre charlatan qui demeuroit à la Fleur-de-lys près Hedge-Lane, il distribuoit lui-même ses billets dans les quartiers les plus fréquentés de la ville ; mais il avoit la