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LES SÉRAILS DE LONDRES

Pour ce qui regarde les dentistes, ils vivent de chicots pourris. La moitié d’eux après avoir été derrière la voiture, jettent de côté la livrée, et sautent dedans. Nous pouvons en désigner plusieurs dans cette ville que nous avons vu dans la situation que nous venons de mentionner.

Mais l’impertinence et l’abus de la médecine ne sont pas purement du ressort de la tribu des charlatans. Les réguliers même de Warwick-Lane sont souvent consultés pour une maladie qu’ils essayent d’anéantir, mais qu’ils ne guérissent jamais, ou rarement. On a souvent tenu des consultations de médecins, tandis que le malheureux patient se mouroit ; et tandis que ces Messieurs sont à se disputer sur les mots, l’objet infortuné de leur consultation a souvent rendu le dernier soupir. Les charlatans retirent un gain considérable de leurs remèdes réguliers, si je puis les appeler ainsi ; mais ces profits sont plus foibles et plus calculés en France qu’en Angleterre. Dans ce pays, la médecine et la loi sont payées modérément ; et par conséquent, il n’est pas surprenant qu’il y ait si peu de personnes expérimentées dans ces deux corps, d’autant que ces professions sont rarement suivies par des hommes de rang ou d’opulence, comme étant indignes de leur attention. Pour prouver cette assertion, et faire connoître l’opinion que la no-