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LES SÉRAILS DE LONDRES

blesse française a de cette faculté, nous allons rapporter une anecdote indubitable arrivée en ce pays. On prescrit à la veuve d’un ambassadeur français de ce faire saigner, elle envoya chercher un chirurgien qui n’étoit rien moins que Cæsar Hawkins ; l’opération étant faite, elle lui présenta un petit écu ; il le salua poliment et se retira. Son excellence ayant le même soir de la compagnie, elle mentionna la circonstance, ajoutant qu’elle croyoit que Monsieur Hawkins fut un très-habile chirurgien ; à quoi une dame de l’assemblée lui demanda quel présent elle lui avoit fait pour sa visite ; elle lui répondit avec une grande naïveté, un petit écu. La dame lui ayant fait apercevoir son erreur, elle envoya chercher le lendemain l’habile chirurgien, lui fit mille excuses de sa bévue, et lui fit un présent pécuniaire convenable à sa reconnoissance.

Nous sommes presque fatigués de ce sujet. Nous abhorrons les charlatans et le charlatanisme ; et, quoique, différents du docteur Pangloss dans l’optimiste, nous nous bouchions le nez, nous ne pensons pas que tout est pour le mieux. Nous avons personnellement connus plusieurs femmes infortunées qui ont malheureusement été forcées de s’adresser à ce que l’on appelle des chirurgiens expérimentés, et qui malgré qu’elles les ayent amplement récompensés pour leur cure supposée