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LES SÉRAILS DE LONDRES

les partis brillants et avantageux qui s’offroient chaque jour pour sa fille, que l’on peut même aujourd’hui regarder comme une des plus belles et les plus spirituelles des trois royaumes : Miss Fa..kl..d n’étoit point indifférente aux éloges et aux soins empressés de son cousin, qui avoit conçu pour elle le plus violent amour. Ces aimables amants, instruits de la résolution de leur parents, se livroient sans contrainte à la tendresse qu’ils ressentoient l’un pour l’autre ; ils étoient à la veille d’être unis, lorsque Monsieur Fa..kl..d, qui avoit placé sa fortune dans une forte maison de commerce à Hambourg, et qui avoit redemandé le retour d’une partie de ses fonds pour établir la dot de sa fille, apprit la faillite de cette maison. Cette nouvelle affligeante qui entraînoit sa ruine, et qui détruisoit entièrement l’établissement de son enfant, porta la douleur dans son âme ; il ne put soutenir avec fermeté cet affreux revers ; une fièvre brûlante s’empara aussi-tôt de ses sens, et, malgré les soins et le zèle actif des médecins, cet homme infortuné paya, au bout de quelques jours, le tribut à la nature. Quel changement affreux pour Miss Fa..kl..d ! elle regretta plus la perte de son père que la fortune opulente qui venoit de lui être enlevée. Son oncle n’eut pas plutôt appris ses malheurs, qu’il défendit à son fils, sous peine de sa malédiction, de voir Miss Fa..kl..d, et lui ordonna