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LES SÉRAILS DE LONDRES

défunt ; mais quoiqu’elle fut heureuse avec le feu lord, et qu’elle n’eut rien à désirer avec lui, elle préféra l’indépendance à l’enchaînement de sa liberté ; se voyant maîtresse d’une jolie fortune, elle voulut jouir pour elle-même. Elle fit, peu de jours après la perte du lord Br..wn, la connoissance de Madame W..p..le, une des femmes les plus galantes de la capitale, qui joignoit à la figure la plus belle, la plus agréable et la plus enjouée, un esprit gai et cultivé : le rapport de beauté, de caractère et de sentiments entre ces deux aimables personnes, les avoit liées ; à leur première entrevue, de l’amitié la plus intime. Miss. Fa..kl..d n’agissoit plus que d’après les conseils de Mad. W..p..le qui lui parloit sans cesse des amusements divers des sérails de la capitale ; la description que cette amie lui faisoit perpétuellement de ces plaisirs voluptueux, ennivroit ses sens du désir de réaliser toutes ces jouissances : elle se livra alors sans réserve aux différentes passions de son âme ; préférant donc les plaisirs de Cypris aux dons de Plutus, elle rejeta les offres avantageuses que l’on lui faisoit journellement, elle se forma une société de jeunes gens roués et vigoureux qui, tour-à-tour, répondoient à ses désirs lascifs.

Sa maison, en un mot, étoit devenue le palais enchanteur de la volupté ; elle traitoit avec la plus grande magnificence les favoris de ses plaisirs ; elle