Page:Les Souspirs amoureux de F B de Verville 1589.djvu/49

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Faire de tous mes ans un eternel moment.

Car baisant ceste main qui doucement me lie,
Je sens plus de plaisir que n'en donne la vie,
D'autant qu'elle n'est rien sans le contentement.

ODE


Mon cruel martyre s'apaise,
Belle mains, lors que je vous baise :
Car en vous baisant tout pasmé
Mon coeur en pardant une vie
Aussi tost à l'autre ravie
Dont par vous je suis animé.


ODE


Par mille souspirs heureux
Je tesmoigne langoureux,
L'ardeur de la douce flame
Qui me brusle jusqu'à l'ame.
Mon cœur en un si beau feu
Se consomme peu à peu,
Et d'amour toute ravie
S'exale preqque ma vie.
Ma langue ne peut parler
Mes cris se perdent en l'air,
Lors que doucement me blesse
Le bel œil de ma maistresse.
Mes yeux ne veulent plus rien
Recongnoistre que le bien
Dont ceste parfaicte Idee
Par eux revient ma pensee.
Aussi tout esmeu je suis