Aller au contenu

Page:Les Souspirs amoureux de F B de Verville 1589.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Se loge autour de mon cœur.

Ceux qui pressez de paresse
Ne sçavent que c'est d'aimer,
S'il voyoient l’œil qui me blesse
Il viendroyent s'y consumer.

S'il avoyent senti sa flame
Qui les feroit vivre heureux,
Ils hazarderoyent leur ame
En ces flambeaux amoureux.

Car ceste flame divine
Conduit à l'eternité,
Quiconque dans sa poitrine
Fait place à sa deité.

Sa beauté n'est pas semblable
A l'apparence d'embas,
Qui rend le cœur miserable
Sujet à mille trespas.

Sa force n'est point martyre
Et jamais ne le sera,
Car qui pour elle souspire
Heureux & content vivra.

S'elle monstre quelque peine
La douleur n'en sera rien
Car une si douce gesne
Est cause de plus grand bien.

Si je puis donc tout mon aage