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Page:Les Souspirs amoureux de F B de Verville 1589.djvu/67

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Que mon cœur vous est fidele
Esteindant de jour en jour,
Vostre amour,
Vous m’avez esté cruelle.

Soyez le si vous pouvez,
Et tenez,
Mon ame en rigueur extresme,
Vous ne pouvez par changer
Estranger
Le courage qui vous aime.


ODE.



Ce n’est point la cruauté,
Le desdain, ni la fierté,
Qu’en vos yeux on recognoisse,
Qui avec tant de malheur
M’enferme dedans mon cœur
Tant de peine & de tristesse.

Cest amour qui veut avoir
L’honneur de rendre devoir
Tout seul à vostre merite :
Moy je ne le veux souffrir,
Luy despit me fait mourir
Par les traits dont il m’irrite.


LIIII.



Quand parlant avec vous je respire la vie
De vos yeux mon Soleil, & d’un signal certain
Vous monstrez à mon cœur que vostre cœur humain,
Prend plaisir à l’ardeur dont mon ame est saisie.