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LE RENONCEMENT.

un manteau fait de haillons traînant sur les chemins rattachés ensemble, il est sans orgueil, sans égoïsme et n’éprouve qu’un désir, celui de goûter le nectar de l’apaisement.

32.

Dans la jouissance on craint de tomber malade, dans la noblesse on craint de déchoir, dans la fortune on craint le roi, dans l’élévation on craint l’abaissement, dans la puissance on craint les ennemis, dans la beauté on craint une jeune fille, dans la science on craint les contradicteurs, dans la vertu on craint les méchants, pour le corps on craint le dieu de la mort ; tout sur terre est exposé à la crainte, le renoncement seul en est exempt.

33.

Ce qui a vie est assailli par la mort ; la florissante jeunesse se retire à mesure que les années se succèdent ; le contentement est mis en fuite par la soif des richesses, et l’heureuse paix du cœur par les coquettes agaceries des jeunes filles ; les vertus sont déchirées par les envieux, les forêts sont infestées par les bêtes féroces, les princes