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XII
PRÉFACE

Occident longtemps avant qu’on n’y connût l’existence de la langue et de la littérature sanscrites. Un pasteur protestant, appelé Abraham Roger, qui avait passé aux Indes orientales en 1640, en rapporta les matériaux d’un livre qu’il fit paraître en 1651, sous le titre d’Histoire de la religion des Brahmes, et dans lequel était contenu « deux cents proverbes du sage Bartrouherri traduits sur la version hollandaise du brahmine Padmanaba. » C’étaient les stances morales que Roger intitulait : « De la conduite raisonnable de l’homme, » et les stances religieuses désignées sous ce titre : « Le Chemin qui conduit au Ciel. » Quant à la centurie de l’Amour, le brâhmane Padmanaba, mû par un sentiment de pudeur que lui suggérait la licence de certaines stances, refusa de l’expliquer à Roger. L’ouvrage du pasteur fut traduit en français par le médecin Thomas Lagrue, sous le titre de : Théâtre de l’idolâtrie ou la Porte ouverte pour parvenir à la connaissance du Paganisme caché, etc. Amsterdam 1670. Inutile de dire que la pensée de Bhartrihari traduite, par un brahmane, du sanscrit en hollandais et, par Lagrue, du hollandais en français, ne nous est parvenue ainsi qu’extrêmement défigurée.

Près de deux siècles s’écoulèrent avant que