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BHARTRIHARI.

l’adolescence — cette pluie qui arrose l’arbre d’amour, cette source d’où jaillit le suc des tendres amusements, cette compagne chérie du dieu puissant (l’Amour), cette mer d’où sort la perle des paroles gracieuses, ce spectacle qui a pour les yeux des jeunes filles les mêmes charmes que possède la pleine lune pour le chakor (19) cet écrin qui contient le trésor de la beauté ?

72.

En apercevant une femme, qui n’est en l’examinant de près qu’une petite fille malpropre, le sage lui-même s’enflamme, se réjouit, éprouve des désirs et la comble d’éloges en s’écriant avec ardeur : « C’est ma bien-aimée. » « Elle a des yeux de lotus. » « Quelles larges hanches ! » « Quels seins relevés et opulents ! » « Son visage a la beauté du lotus. » « Ses sourcils sont charmants. » Hélas ! quelles sottises fait commettre l’aveuglement de la passion.

73.

Si vous pensez à elle, vous éprouvez une peine cuisante ; si vous la voyez, votre esprit se trouble ; si vous la touchez, vous perdez la raison : comment peut-on l’appeler bien-aimée ?