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L’AMOUR.

tout doucement des cœurs, ils sont les précepteurs uniques des sentiments qui s’éveillent alors dans les âmes.

69.

Est-il un homme en ce monde, ô prince, qui ait traversé l’océan de ses désirs ? À quoi servent les richesses quand la jeunesse et l’amour, son compagnon fidèle, ont disparu ? Courons donc avant que la vieillesse qui s’avance sans perdre un instant ait ravi leur beauté, auprès de nos bien-aimées qui nous regardent avec leurs grands yeux pareils à des lotus bleus épanouis.

70.

Il n’est ici-bas qu’un jardin rempli de fleurs pernicieuses : c’est la jeunesse. Elle est le temple unique de la passion, la cause de peines plus cuisantes que n’en feraient endurer cent enfers, la semence d’où naît la folie, le rideau de nuages qui couvre la lune de la science, la seule amie du dieu de l’amour, la chaîne des fautes de toute nature.

71.

Est-il un homme assez heureux pour ne pas subir de changement quand arrive