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LE RENONCEMENT.

5.

Dans ma soif d’un trésor, j’ai fouillé la surface de la terre, j’ai fondu les métaux dans la montagne, j’ai traversé les mers, j’ai fait aux princes une cour assidue, j’ai passé des nuits dans les nécropoles pour évoquer les morts au moyen de formules magiques : je n’ai pas amassé une obole. Ô concupiscence, me laisseras-tu maintenant ?

6.

J’ai supporté, quoi qu’il m’en ait coûté, les invectives des méchants dans l’espoir d’obtenir leurs bonnes grâces ; j’ai dévoré mes larmes et je me suis efforcé de sourire, malgré que mon cœur fût vide ; j’ai courbé humblement la tête devant les sots. Ô concupiscence, frivole concupiscence, me feras-tu danser encore ?

7.

À quoi n’avons-nous pas eu recours, insensés que nous sommes, dans l’intérêt de cette vie aussi éphémère que les gouttes d’eau qu’on voit sur la fleur du lotus ? Nous avons assez oublié la modestie pour commettre la faute de vanter nos propres