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BHARTRIHARI.

donnent nécessairement un jour. Quelle différence y a-t-il à attendre qu’ils s’en aillent ou à les quitter spontanément ? Quand ils partent d’eux-mêmes, ils causent au cœur une douleur sans égale ; si c’est l’homme qui prend l’initiative de la séparation, il se procure le bonheur éternel de l’apaisement.

14.

Les hommes à l’âme pure qu’éclaire la science de Brahma font, à vrai dire, une besogne pénible en renonçant absolument aux richesses, quoiqu’elles soient la source des jouissances, et en abandonnant les objets de leurs désirs. Nous ne possédons pourtant en réalité ni nos acquisitions d’autrefois, ni celles d’aujourd’hui, car nous ne pouvons rien projeter de solide sur leur durée entre nos mains ; nous ne sommes donc pas en droit de dire que nous quittons des biens que nous ne tenons qu’en imagination.

15.

Les oiseaux viennent se poser sans crainte dans le sein des bienheureux qui habitent les grottes des montagnes, livrés à la contemplation de la lumière suprême,