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Page:Les Travaux d’Hercule, ou la rocambole de la fouterie, 1801.djvu/46

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Un cordelier, prêchoit sur l’adultère,
Et s’échauffoit ; le moine en son harnois,
A démontrer par maint bon commentaire,
Que ce péché, blesse toutes les loix.
Oui, mes enfans, dit-il, haussant la tête,
J’aimerois mieux pour le bien de mon ame,
Avoir affaire à dix filles par mois,
Que de baiser en dix ans une femme.



Quoi ! faire cas, d’un plaisir qui ne dure,
Ah ! renoncez à celui de nature,
Disoit un jour, un dévot très-outré.
Le drôle auquel fut ainsi remontré,
Lui répliqua : vous savez mal conclure ;
Bon, pour celui qui pourroit se lasser,
Et s’étonneroit d’une seule aventure ;
Mais mon plaisir est de recommencer.



Un florentin voulant, d’après nature,
Peindre à plaisir, un saint Sébastien ;
Prit un blondin de gentille figure ;
Le mit tout nud, et le lia très-bien :
Mais ce faisant, un feu vénérien,
Saisit le peintre, il pousse, il se fait brêche,
Le saint cria : chut ! dit l’italien,
Ce n’est encor que la première flèche.