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Page:Les Travaux d’Hercule, ou la rocambole de la fouterie, 1801.djvu/51

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Pour la première fois la jeune Agnès aimoit.
Elle veut régaler Damis de son portrait ;
Elle grimpe au grenier d’un successeur d’Apelle
Qui, la trouvant si belle,
Croit, dans nos atteliers, voir le séjour des dieux,
Son ame tout entier a passé dans ses yeux ;
Il admire, il s’écrie ! ah la peste !
Qu’on va faire de vous un portrait séduisant :
Mais plaignez-moi, je peins l’histoire seulement ;
Ah, mon dieu ! dit Agnès, qui me peindra le reste.



Par un beau jour, d’une fête de vierge,
Blaise courut desservir sa Manon,
Accoutumée à recevoir son cierge,
A telle offrande nul ne répond, non.
Ce jour là plus ardant à l’ouvrage,
Le gars sautoit, tortilloit, faisoit rage,
Tant que la belle eut l’appréhension
D’oubli fatal, et dit au fort de l’aise
En roulant l’œil : prends bien garde, ami Blaise ;
Car aujourd’hui c’est la Conception.



Au rendez-vous, dès le matin donné,
Vint une belle, ivre du vin nocturne,
Dont le galant se trouvant étonné,
A la lancer point ne fut taciturne,