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lennelle s’il était coupable. S’il répondait oui, son affaire était claire. Il était de suite condamné à être pendu, ou écartelé, ou roué vif ou brûlé, selon le crime. Dans ce tems-là, voyez-vous, il y avait une grande variété de peines capitales. La mort se donnait avec variations, au grand plaisir des foules ignorantes et abruties.

Quenoche. — Mais si l’accusé n’était pas coupable et répondait non, alors je suppose qu’on avait la cruauté de le condamner à travailler toute sa vie avec les cordes, les marteaux, les scies ou les pinces, selon son métier ?

Bonsens. — Non, Quenoche. Sur un signe du premier juge, deux ou trois bourreaux s’emparaient du prisonnier, le liaient sur une table, lui plaçaient les pieds entre deux planches serrées par des liens de fer, plaçaient entre les pieds des coins de bois franc, et frappaient un coup de marteau. Le malheureux poussait un cri. On lui demandait alors s’il était coupable ; s’il répondait non, on donnait un second coup ; les os craquaient ; et l’on continuait jusqu’à ce que les pieds