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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/108

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Les veillées

lunes ; ne puis-je faire bander un sylphe, lui faire casser sans bruit une croisée, un carreau ; descendre par une cheminée et se rendre invisible pour coucher avec une jolie fille, qui meurt d’envie d’être dépucelée et qui n’est pas la seule.

Amour, Amour ! donne à mon historiette un dénouement merveilleux : dicte-moi, j’écris ; prolonge mon délire, je ne me soucie point que mon livre n’ait pas le sens commun ; offre-moi des tableaux qui puissent donner du ton et de l’énergie aux sens les plus engourdis, il faut le vendre, et il ne le sera point, s’il ne présente pas des gravures libertines et le cynisme le plus dégoûtant : j’en appelle à Mirabeau ; l’Erotika biblion et ma conversion lui ont valu plus d’argent que l’almanach littéraire n’en rapporte en dix ans à mon bon ami d’Aquin ; et les quart-d’heure joyeux d’un Solitaire, c’est-à-dire, les contes libres de l’abbé Sabathier de Castres lui ont plus rapporté d’écus que ses mémoires de Miladi Kilmar, et sa très-partiale histoire des trois siècles de littérature française ; c’est le goût de