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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/120

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Les veillées

l’Amour qui l’honnorait de ses embrassemens, s’enfuit lorsque cette téméraire amante voulut à la lueur d’une lampe, savoir quel étoit l’amant avec qui elle venoit d’être heureuse. Sois donc réservée, même avec ta meilleure amie, au moins jusqu’à ce que je t’aie permis de ne l’être plus ; j’ai de fortes raisons pour exiger cette discrétion ; je te verrai demain, peut-être serai-je visible aussi, si tu obéis à ma prière, et je t’apprendrai bien des choses dont la connoissance t’assurera un bonheur durable autant que parfait, mais je te le répète, mon adorable amie, tâches de mériter les faveurs que l’Amour a répandues et répandra sur toi. Adieu… — Quoi ? déjà ? crois-tu qu’après avoir goûté la première fois tout ce que l’Amour a de doux et d’enivrant, je puisse toute une nuit et tout un jour, exister loin de toi, sans mourir de douleur ? Je te sacrifie mes remords, je ne ferai pas valoir le sacrifice de mon précieux trésor, je ne puis t’accuser de séduction, j’ai volé au devant de tes efforts, que dis-je ? je t’ai conjuré de me rendre heureuse, mais n’abuse pas de ma