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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/126

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Les veillées

reau… Quoi, dit notre pensionnaire, est-il possible que ce plaisir envié et tant prôné par tout ce qui respire, ce plaisir qui m’a coûté tant de desirs avant de le savourer, et tant de douleur en le savourant, ne soit que l’ouvrage d’un clin-d’œil ? Je n’ai connu que le mal qu’il cause la première fois. Les plaisirs que le Sylphe m’a procurés ont eu la rapidité de l’éclair : cesse-t-on d’être fille sage pour si peu de chose ? Je croyais que cela durait toujours, et cela seul pouvait me dédommager de ma longue attente et de mes tourmens passés. Que me reste-t-il donc de ce moment délicieux ? des desirs plus vifs, une douleur aigüe dans toute ma partie, et une irritation cruelle ; en même-tems elle contemplait avec effroi le désordre qu’avaient causé les transports du Sylphe dans ses charmes intérieurs. Quel spectacle ! les caroncules mirtyformes forcées, l’hymen rompu, les lèvres flétries, enflammées, et rouges comme le sang, le poil relevé, le mamelon d’un rouge tanné, le vagin élargi et le clitoris écorché ! amour ! amour ! es-tu bienfaisant ou cruel ? Le doigt d’Agnès apportait