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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/132

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Les veillées

sons à nos favorites sont à une dose modérée, mais toujours égale et fréquente, peu à-la-fois, mais souvent. Les sens y trouvent leur compte, et le cœur encore plus, parce qu’il a toujours à desirer, et le desir est une faveur du ciel. On ne se lasse pas de jouir par ce moyen, et le plaisir est plus vif, et semble toujours nouveau. Sœur Thérese tâta souvent de mon spécifique, et la cure fut heureuse. Les roses succedèrent bientôt sur son visage aux lis et aux jonquilles qui le flétrissaient, et comme toi, elle fut sauvée par moi. J’étais sans cesse auprès d’elle sous la forme du plus beau serin de Canarie. Oiseau le jour, amant la nuit, rien ne manquait à notre ivresse. Personne ne la troubla pendant bien long-tems. Sa belle main me donnait le jour force bombons que je payais la nuit par force friandises d’un autre, genre, et qui plaisaient beaucoup plus à Thérèse. Quelle foule de momens délicieux j’ai passés auprès d’elle ! Mon bonheur était trop grand pour durer. Comme il est impossible d’être femme, et de ne pas jaser, elle fit confidence de nos plaisirs à une fausse amie qui,