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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/131

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du Couvent.

à elles. J’ai eu pitié de ton état, et je suis venu combler tes vœux. Ecoute maintenant comment une puce a été la source de tes plaisirs.

Nous pouvons prendre toutes les formes que nous voulons, quand il s’agit d’être utiles aux mortels, mais jamais pour leur nuire. Nous devenons éventails pour rafraîchir une belle ; nous jouons, sous la forme d’une mouche, dans les pompons et les fleurs qui ornent sa tête ; nous devenons épagneuls, perroquets, serins, enfin tout, selon leur goût et leur fantaisie… J’ai depuis long-tems adopté ce couvent pour être le théâtre de ma bienfaisance et de mes plaisirs, en y consolant celles pour qui la virginité est un fardeau insupportable, et qui sont cloîtrées, comme toi, malgré elles.

Toujours jeunes, toujours beaux, toujours robustes, exempts de passions, de goûts frivoles et de maux, toujours sensibles, toujours honnêtes, toujours aimans, notre commerce n’est jamais troublé par les venins destructeurs du vice et l’enflûre qui résulte des embrassemens des amans terrestres, et nous sommes un trésor pour une prude. Les remèdes que nous dispen-