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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/136

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Les veillées

est-il digne de toi ? — Ah ! dis plutôt : suis-je digne de lui ? — Quoi C’est toi que je pressais dans mes bras, et je ne te voyais pas ! Viens, que je t’embrasse avec transport. Vas, toutes les loix divines et humaines ne viendraient pas à bout de me persuader que l’amour est un crime, quand on le goûte avec toi. Je brûle… Je me meurs… Viens, appaise ma soif. Mets-le moi mille fois et mille fois encore, que j’expire dans tes bras ! — Il faut être esprit, et de beaucoup d’esprit pour être aussi dur que cela… Tiens, Agnès, juges-en…

Agnès empoigne avec fureur le nerf céleste, admire sa tension, sa longueur, sa rubicondité, l’approche de son vase, s’effraie, et le retire, lui donne quelques secousses, et, dans un accès de frénésie érotique, le baise mille fois, le serre, et le plaçant tantôt contre un bouton de son sein, et tantôt contre l’autre, lui arrache sur chaque partie une libation copieuse qui l’inonde. Elle le met dans sa bouche, et sa langue essaie d’en pomper jusqu’à la moëlle. — Ah ! C’en est trop, je ne m’attendais pas à ce rafinement de volupté de la part