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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/135

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du Couvent.

d’Agnès sont éblouis par l’éclat du Sylphe. Il est sans voile, et semblable au bel Adam, avant son crime. Des cheveux noirs flottent sur ses épaules d’ivoire, le feu de l’amour étincelle dans ses yeux, sa bouche de rose sourit agréablement, et la beauté de son cou ne peut être égalée que par celle du mien, si j’en crois Mimi et d’autres femmes connaisseuses qui me l’ont dit. C’est l’Amour, c’est Mars, c’est vous, lecteur, si vous voulez que je vous flatte, c’est moi, si vous voulez que je me flatte aussi, c’est un ange, enfin tout ce que vous voudrez. Il est autant au-dessus de Pâris, que le cèdre altier l’emporte sur le lierre rampant ou l’humble fraisier. Une couronne de roses orne l’ébène de ses cheveux, et une odeur délicieuse s’exhale de toutes les parties de son corps. Je n’en excepte pas même son membre, consolateur des filles, qui faisant exception aux loix de la nature, ressemble à un faisceau de thym et de serpolet, pour me servir des termes du saint évangile qui, parlant du nerf de Salomon, s’exprime ainsi : et fascinus sicut fasciculus myrrhæ, etc. » Vois ton amant, dit le Sylphe,