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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/146

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N’a nul pouvoir sur ton esprit ;
Ah ! c’en est fait, rien ne m’arrête,
Le feu seul aura cet écrit.
C’est pour t’amuser, pour te plaire,
Pour vaincre ta vertu sévère
Que ma plume a tracé les jeux
De deux jeunes cœurs amoureux.
Ils voulaient le plaisir et ne le trouvaient pas,
Ils embrassaient un vain phantôme ;
Oh ! tu n’es pas leur second tome,
Car je te l’offre avec tous ses appas ;
Et ta rigueur intolérable
Trompant mes vœux et mon effort,
Oppose des frimats du Nord
La sécheresse immalléable
Aux feux de mon brûlant transport.
Tu ne voulus jamais, cruelle,
Payer mon amour d’un baiser,
Et si par fois l’amour me fit oser,
Combien de cette bagatelle
Ta résistance haussa le prix !
Que ces baisers sur belle bouche
Font grand bien quand ils sont ravis,
Lorsqu’après un regard farouche
Succède un gracieux souris !