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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/147

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Plus tu les défends, plus je t’aime
Et malgré ta froideur extrême
Je ne me lasse point d’aimer,
Mais lasse toi de résister.
Puisse cette esquisse légère
Des jeux de Louise et d’Agnès
Te faire éprouver les effets
D’un changement involontaire.
Puisse l’amour, pour me venger,
Te rendre aussi tendre et facile
Que tu fus jusqu’ici fertile
En moyens de faire enrager !
Tu pairais cher l’intérêt du plaisir
Tant retardé par ton indifférence ;
Oh ! combien de cette vengeance
Mon cœur se dispose à jouir !
Deviens Sapho, deviens Biblis ;
D’amour furieuse comme elles,
Caunus, Phaon ont dédaigné ces belles,
Mais ne redoute pas mon mépris.
Sapho, pour éteindre sa flamme,
Dans l’Océan fait le saut le plus fou ;
Biblis se pend ; crains leur sort, ô mon ame !
Ou bien si tu te pends que ce soit à mon cou.

FIN.