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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/23

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LES VEILLÉES DU COUVENT,
OU
LE NOVICIAT D’AMOUR.

Livre premier.

C’est toi seule que j’invoque, ô Vénus, mère et consolatrice de tout ce qui respire, seul objet du culte d’Epicure, fille aimable de Neptune et d’Amphytrite, toi qui donnes le sentiment, la vie et le bonheur suprême, toi qui dans les bras du Dieu Mars que tes charmes ont désarmé, le couronnes de douze guirlandes de myrthe en un quart d’heure, et jouis de ses tendres embrassemens sans crainte et satiété. Inspire-moi, donne à ma muse timide le talent de peindre la Volupté, telle que tu la ressens quand le Dieu des armées, quittant le panache ensanglanté qui guidoit ses bataillons au combat, et prenant celui d’Adonis, couvre du feu de ses baisers la neige brûlante de ton sein, et dévoré de désirs éternels