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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/26

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Les veillées

craignons aussi que le pupître n’égare l’écrivain. N’importe, racontons.

Non loin de cette ville arrosée par l’Oise, et fameuse par sa forêt, ses eaux, son château qui de tout tems fit les délices de nos Rois, par la paresse, la gourmandise, la stupidité et la méchanceté de ses habitans endormis, près de C.... enfin, vers le couchant et dans une plaine immense, est une riche Abbaye agréablement située. La beauté de ses jardins, l’air pur qu’on y respire, les eaux limpides qui serpentent dans les prairies, les arbres touffus qui l’environnent et qui ont inspiré le Chevalier Vatan, l’imposante perspective des montagnes formant un amphithéâtre en fer-à-cheval et couvert des dons jaunissans du vainqueur de l’Inde, le voisinage de la ville, et la fréquentation des voitures qui de la capitale passent sur ce chemin pour se rendre en Flandres, tout concourt à rendre ce séjour intéressant et gracieux. Mais hélas ! un sîte pittoresque et délicieux brille envain de mille attraits divers, aux yeux du philosophe, une jolie fille est peu sensible à cette magnifique