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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/35

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du Couvent.

C’est l’Oiseau bleu, l’Anguille dorée, le petit Serpentin verd, l’Ananas, le Prince charmant[1] et mille autre féeries inventées, je crois, pour gâter et séduire l’esprit des enfans qui ne sont pas assez prémunis contre des mensonges qui les amusent, et donnent souvent à leur petite imaginative une teinte romanesque, le goût de l’idéal, et de fausses notions sur ce qui se passe réellement autour d’eux. Prenons donc un milieu : et si l’école des jeunes filles, et le fidèle disciple de J. C. leur donnent de l’ennui, s’il faut pour se distraire des études de la Géographie, de la Chronologie du père Buffier, du Cathéchisme de Fleury, leur donner des histoires, qu’elles joignent au moins l’intérêt à l’instruction, l’utilité à l’agrément, et la vérité aux détails du sentiment ; nous avons, sinon le Magasin des enfans et des adolescentes que je proscris comme féeries, au

  1. Je demande pardon aux mânes de M. Perrault ; mais j’imagine que les Contes, quoique, charmans et purement écrits, n’en sont pas moins dangereux à l’éducation, par les raisons que je viens de détailler.