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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/58

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Les veillées

qu’ils osent contrarier leurs amours, les autres enfin pour l’amour de l’Amour. C’était en un mot, le moment le plus favorable pour la promenade, les rendez-vous, les jeux de la main chaude, les concerts, les vielles, les orgues d’Arabie et les flûtes mélancoliques ; la Lune se répétait partout sur la superficie limpide des ruisseaux ; le frémissement des feuilles agitées par le Zéphyr invitait à la rêverie ; l’œil pouvait se perdre à travers le vaste Océan des Cieux, reconnaître partout un Etre suprême dans chaque Astre qui domine sur les montagnes, dans chaque flot et chaque ardoise qui sous les accidens et les reflêts de la Lune, ressemblent à une rose de diamant. O Dieux ! direz-vous que d’inutilités, que de verbiage ! quoi, trois pages pour dire qu’il étoit huit heures ; cela ressemble à des roles de Procureurs ; allons, ne vous fâchez pas, j’ai fini, et je vais parier d’Agnès et Louise.

Elles ont soupé, la priere a suivi le souper qu’ont suivi les graces répétées par nos deux Graces, ensuite une lecture pieuse dont elles