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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/70

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Les veillées

dante. O intéressante D. P.... ! je ne te verrai jamais sans rougir et sans rire de cette scène libertine dont je ne me souvins que 15 ans après, lorsque la voluptueuse et lubrique D. G..... me fit sentir toute l’étendue de ses talens et des miens… Peste soit du raisonneur ! encore des digressions ? tant pis, Messieurs, mais je tiens à mes souvenirs, je philosophe en libertinant, moi, chacun a sa manière. J’aime à savoir, à approfondir ; il me faut des pourquoi, des si, des mais, et des encore : et voilà comme on devient savant…

Louise et Agnès veulent imiter le Directeur, et pour le copier, il faut être l’un sur l’autre et s’agiter. Les élans de leur sein, les enlacemens de leurs bras, leurs soupirs confondus, leurs haleines embaumées qui se croisent, leurs palpitations, leurs efforts pour inventer des surcroîts de délices, leurs frottemens, leurs titillations, tout les met dans un état inconcevable et les consume ; on se serre, on voudroit s’identifier et cependant on sent que la jouissance est imparfaite. Que manque-t-il donc ? Ce qu’il manque ? peu de chose, et c’est tout…